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Définir un objectif concret d’économie mixte de marché

Ayons l’ambition de créer les conditions politiques et juridiques propices à une véritable économie mixte de marché. Donnons-nous un objectif chiffré de la part de l’économie sociale et solidaire, ainsi que les moyens d’atteindre cet objectif

La déclaration de principes du Parti Socialiste mentionne très clairement son système économique idéal : « le système voulu par les socialistes est une économie mixte, combinant un secteur privé dynamique, un secteur public efficace, des services publics de qualité accessibles à tous, un tiers secteur d’économie sociale et solidaire. »

Cette déclaration peut sembler très peu ambitieuse, dans la mesure où ce système existe déjà. À l’inverse, elle peut devenir révolutionnaire dès lors qu’on se fixe de façon précise des objectifs concrets sur le poids que représenterait chacun de ces trois secteurs. Aujourd’hui, l’économie sociale et solidaire représente environ 10% du PIB de la France, et 14% des emplois du secteur privé (sources : https://www.economie.gouv.fr/economie-sociale-et-solidaire-ess?utm_source=chatgpt.com)

Ayons l’ambition de créer les conditions politiques et juridiques propices à une augmentation de la part de l’économie sociale et solidaire.

Déterminons un objectif à la fois crédible et ambitieux (doublement, puis triplement de la part de l’ESS dans le PIB).

Et définissons un horizon à long terme, tel que 50/30/20 (faire monter le poids de l’ESS à 30%, abaisser celui de l’économie capitaliste à 50%, et maintenir le poids du secteur public à 20%, ce qui semble être son niveau actuel).

Un moyen pourrait être de sortir certains secteurs de l’économie lucrative, et d’en donner l’exclusivité à l’économie sociale et solidaire, au prétexte qu’il s’agirait de secteurs socialement ou politiquement sensibles :

– établissements privés de santé

– établissements privés liés aux âges extrêmes (crèches privées, EHPAD, …)

– médias privés (afin de garantir leur independance vis-à-vis du pouvoir économique)

– production et distribution agro-alimentaire

– …

Outre ces secteurs clés, les politiques publiques devraient favoriser la création de SCIC ou de SCOP dédiées à la production de biens ou de services délaissés par l’économie capitaliste car trop peu rentables (comme dans le domaine pharmaceutique : cas des medicaments, vaccins ou dispositifs médicaux dont les brevets ont expirés, et jugés moins rentables par les labos)

Philippe Bois Paulmin