Aujourd’hui, malgré son nom, l’Université de Mayotte n’est pas reconnue comme une université de plein droit. Elle ne dispose pas du statut d’établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP), tel que défini par le code de l’éducation. Ce statut, pourtant fondamental, est celui qui garantit à une université son autonomie pédagogique, scientifique et administrative.
En l’absence de ce statut, l’Université de Mayotte ne peut pas délivrer ses propres diplômes de manière indépendante. Elle reste tributaire de partenariats avec d’autres établissements universitaires pour valider ses formations, ce qui limite sa capacité à se développer, à innover et à répondre aux besoins spécifiques du territoire.
Nous proposons donc de donner à l’Université de Mayotte le plein statut d’université, au même titre que les autres universités françaises. Ce changement aurait des effets concrets et positifs : l’université pourrait délivrer elle-même ses diplômes, créer de nouveaux cursus en adéquation avec les réalités locales, et attirer des enseignants-chercheurs dans la durée.
Ce statut permettrait également de poser les bases d’un centre hospitalier universitaire à Mayotte, première étape indispensable pour y développer des études de médecine. Dans un territoire confronté à une pénurie chronique de soignants, à un accès aux soins difficile et à une croissance démographique rapide, former des professionnels de santé sur place est une priorité absolue.
Donner à Mayotte une université de plein droit, c’est reconnaître l’égalité républicaine, c’est affirmer que la jeunesse mahoraise a droit, elle aussi, à une formation supérieure de qualité, à proximité, dans des conditions dignes. C’est un acte de justice territoriale, d’équité sociale et d’ambition nationale.
Andreas Mulard