Les problèmes économiques de la pêche aujourd’hui :
– une crise des vocations chez les jeunes, pas de renouvellement des générations.
– une flotte vieillissante (impact sur la sécurité des navigants, sur les émissions, sur les conditions de travail) et une complexité à investir par manque de visibilité et par le coût des bateaux.
– une gestion de la ressource sans visibilité pour permettre des investissements.
– Des volumes en baisse qui impact l’ensemble de la filière par la suite.
La pêche génère des externalités négatives par ailleurs, avec des exploitations qui porte atteinte au renouvellement de certaines populations. Mais elle génère aussi des externalités positives sur les territoires, en proposant un atout patrimonial majeur (l’entrée des bateaux dans les ports du sud Finistère, les bateaux de pêche à Honfleur, les ventes à la débarque en Méditerranée pour un déjeuner entre copains, etc.).
Et c’est bien la gestion des pêches et ses évolutions qui sont au coeur du sujet si on souhaite maintenir une pêche sur notre territoire. Parce que si on a de la visibilité, un pilotage serein devient possible (investissement initial ou de renouvellement, embauche, attractivité, etc.).
La pêche au arts trainants (chalut, seine, etc.) ont fait leur temps. Ces pratiques ne sont plus vraiment en phase avec les attentes sociétales. Il est possible de pêcher autant mais mieux avec une multitude de petites embarcations au lieu de quelques gros mastodontes.
L’investissement dans ces pratiques d’un autre temps n’a pas vocation à être encouragé, mais l’aide à l’installation et au renouvellement des fileyeurs, caseyeurs, ligneurs (arts dormants) semble être un objectif enthousiasmant. Il permet de conjuguer maintien d’une activité économique avec des enjeux environnementaux et sociétaux.
Cependant, ce travail doit être mené à l’échelle européenne. Et c’est là que se situe la difficulté. L’ensemble des règles européennes aujourd’hui empêchent une réforme des règles de la pêche (mise en commun des eaux communautaires, respect de la sacrosainte concurrence, directives cadres environnementales, la règle de distribution des quotas qui date des années 80, etc.). Aujourd’hui, il est devenu compliqué de prendre une initiative sans contrevenir à une règle. Le cadre est très rigide.
Le projet socialiste, qui à mon sens doit protéger les travailleurs et permettre à tout le monde de vivre dans un environnement sain, doit s’engager dans cette démarche. Articuler maintien d’une activité économique et ses dépendance, épanouissement du travailleur, respect de l’environnement et diplomatie internationale autant qu’intérieure, c’est ce que l’on attend de nos politiciens. Ce n’est pas sur les sujets facile qu’on les attends, mais bien sur les difficiles.