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1 % du PIB pour la recherche spatiale

Dans le cadre du projet socialiste pour 2027, je propose que la France consacre 1 % de son PIB à la recherche spatiale. Un tel engagement serait à la fois une décision stratégique, économique, scientifique et symbolique. Il permettrait de faire progresser nos connaissances fondamentales, de renforcer le rayonnement intellectuel et technologique de la France à l’échelle mondiale, et de créer sur notre territoire des emplois qualifiés dans une filière industrielle à très forte valeur ajoutée. Ce serait également un acte politique fort : refuser de laisser le destin spatial de l’humanité entre les mains de quelques milliardaires américains, et notamment d’un capitalisme technologique sans contrôle démocratique incarné par Elon Musk.

Mais au-delà des arguments économiques et géopolitiques, ce projet doit surtout être porteur d’un sens nouveau. Il s’agirait d’écrire un chapitre inédit du roman national. Un chapitre où, pour une fois, l’effort collectif de la nation ne serait ni tourné vers la guerre, ni dicté par la rivalité entre puissances. Ce que nous proposons, c’est que les Français, quelles que soient leur origine, leur catégorie sociale ou leur opinion politique, unissent leur génie et leur labeur pour repousser ensemble les limites de l’humanité. Ce serait un projet de civilisation, un acte de foi en l’intelligence humaine et en la coopération. Un projet à la hauteur de la France, et digne d’elle.

Consacrer 1 % du PIB à cette ambition représente environ 30 milliards d’euros par an. C’est un chiffre important, mais il doit être mis en perspective. Chaque année, l’État consacre 211 milliards d’euros aux aides publiques aux entreprises, selon un rapport du Sénat. Ces aides sont multiples, parfois redondantes, et leur efficacité économique est régulièrement mise en question. En comparaison, consacrer 30 milliards d’euros par an à un grand programme spatial structurant est un choix budgétaire réaliste et défendable. Ce budget permettrait à la France de dépasser le budget actuel de la NASA, qui s’élève à environ 21,8 milliards d’euros. Nous pourrions ainsi nous doter des moyens nécessaires pour financer une base lunaire habitée, sur le modèle du programme Artemis, dont le coût est estimé entre 90 et 100 milliards d’euros. Un tel projet serait donc finançable en trois à quatre ans.

Mais cette ambition ne se limite pas à la Lune. Ce budget permettrait aussi de relancer une filière spatiale souveraine, de développer un nouveau lanceur national, de financer la recherche dans les domaines stratégiques (intelligence artificielle, robotique, énergie, écologie spatiale), de renforcer notre présence dans l’exploration martienne, et de créer une véritable dynamique industrielle et scientifique sur tout le territoire. Il s’agirait de remettre la France à la pointe de l’innovation mondiale, tout en offrant à sa jeunesse un horizon mobilisateur.

Andreas Mulard