Syndicaliste depuis plus de 35 ans à la CFDT, retraité depuis plus de 5 ans, je suis très concerné par les évènements sociaux et internationaux et tiens à participer au débat en faisant des propositions de financement pour les retraites, d’engagement pour le conflit en Ukraine, d’opposition à Trump et de défense de notre démocratie et de l’Europe.
Concernant les retraites, le MEDEF reste complètement fermé à réfléchir sérieusement sur la stupidité du principe de l’âge légal pour toutes et tous. En effet, en tenant compte d’une différence d’espérance de vie allant de 8 à 13 ans selon les métiers exercés, il est aberrant de ne prendre en compte que cette base de réflexion. La pénibilité est de plus en plus source d’usure, qu’elle soit physique ou psychologique. Le MEDEF et les parlementaires, devraient se rendre sur le site de l’INSEE qui l’informerait sur la réalité du travail et des spécificités liées à chaque secteur d’activité. L’âge de départ moyen est actuellement de 63,6 ans.
Alors que ce syndicat patronal prône la mesure d’âge identique pour l’ensemble des salariés, les entreprises s’ingénient à pousser dehors les salariés dès qu’ils atteignent 58 ans, nous en avons été témoins dans beaucoup d’entreprises. Le Medef serait bien inspiré de prévoir dans toutes les entreprises un plan d’évolution professionnel, incluant les mesures d’adaptation au fur et à mesure de l’avancée de l’âge, et donc de l’état physique de ses salariés. Prévoir des changements de poste, des formations pour accéder à des emplois adaptés suivant l’état physique et des passerelles, éventuellement en relation avec des organismes d’Etat, pour permettre de rester en activité le plus tard possible pour celles et ceux qui le souhaiteraient. Un salarié peut travailler jusqu’à 70 ans, s’il le désire : le tout est qu’il puisse rester en activité en changeant éventuellement de secteur. Il est facile à des notables, des professions libérales, des professeurs d’Université, des avocats, de continuer à travailler jusqu’à 80 ans, voire plus. .Ce n’est pas le cas des métiers du bâtiment, du nettoyage, de la voierie, du transport, etc…., tous ces métiers indispensables que nous avons applaudi lors des confinements successifs.
Nous sommes passés à plus de 18 millions de retraités pour 25 millions de salariés du privé. Le coût de la retraite ne peut plus peser exclusivement sur les salariés. Les retraités doivent également participer à ce financement, il y va de leur intérêt s’ils veulent maintenir leur niveau de retraites. Je suis retraité depuis 5 ans et j’ai été plus augmenté en 5 ans que lorsque j’étais en activité durant 10 ans. En prenant 1% sur les retraites à partir d’un niveau qu’il conviendra de fixer (1 500, 2 000,.. euros mensuels), on pourrait recueillir jusqu’à 4 milliards d’euros par an. Cette mesure, ajoutée à d’autres (taxe sur le chiffre d’affaires des entreprises qui se sont séparées de leurs salariés, TVA Sociale, CGS, taxe sur les rentes immobilières, etc..) permettrait d’équilibrer notre budget.
Nous avons tous profité du quoiqu’il en coûte, il serait bon de s’en rappeler et de, maintenant, aider à redresser nos comptes. Kennedy disait « ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays » . Pour ma part, si on me prenait, sur ma retraite 1%, tous régimes confondus, cela me couterait 30 euros par mois, 360 euros par an. Je suis prêt à ce qu’on me prélève le double si nécessaire, c’est à dire 60 euros par mois, 720 euros par an. Et plus encore. j’ai travaillé plus de 4 années sur le financement possible des retraites. J’ai passé 4 années à questionner des centaines de personnes, retraitées ou non retraitées, syndiquées ou non syndiquées, experts comptables, juristes.. , à plus de 95%, une fois expliqués la situation et le coût individuel de la mise en place de cette mesure, les personnes ,approuvaient. Ayez le courage de questionner les intéressés et pas les idéologues de tous bords. D’autant quand on confirme que l’étude avait exonéré 9 millions de petites retraites. La CGPME le dit également. Avec les 9 millions de retraités restant, on arrive au minimum à 2 milliards, sachant que certaines pensions dépassent les 5 000 euros mensuels, d’où l’estimation précédente à 4 milliards. Et on parle d’un déséquilibre de 6 milliards d’euros d’ici 2030, alors pourquoi ne pas utiliser cette ressource ?
Par ailleurs, laisser partir les métiers pénibles plus tôt, permet d’embaucher des jeunes, moins couteux pour les entreprises, qui consommeront, donc créeront de la TVA, s’équiperont, paieront des impôts quand les nouveaux retraités, souvent des retraites moyennes, continueront à payer de la TVA, des impôts : nous aurons deux cotisants au lieu d’un. Ces nouveaux retraités pour un grand nombre, participeront au fonctionnement d’associations, sportives, culturelles, sociales, domaines où un manque de personnel est flagrant surtout depuis les baisses des ressources des communes et des départements. Pour leur participation aux associations, il faudrait envisager de leur laisser un pourcentage sur la réduction d ‘impôt pour les 10% de frais professionnels car ils ont des frais de déplacements, d’habillement, de représentations.
Voici des pistes de financements pour les retraites. Pâris BOUTTEMENT
Pâris BOUTTEMENT