Accélérer le déploiement de crèches dans les quartiers priorités pour lutter contre la reproduction des inégalités sociales et permettre une meilleure insertion des jeunes. Financement : flécher une partie de la dotation globale de fonctionnement à destination des collectivités (disons 100 M€ par an) vers les QPV. Gestion potentielle du dispositif par le préfet délégué à l’égalité des chances.
La charge de la dette devient de plus en plus importante si bien qu’en 2027, les dépenses du passé auront symboliquement dépassé les dépenses d’avenir. Le budget consacré au remboursement de nos intérêts sera de 69 Md€ alors que les dépenses en faveur de l’éducation seront de 68,5 Md€.
Dans le même temps, l’école n’arrive pas à corriger les inégalités qui se reproduisent dès la petite enfance. En effet, un enfant issu des 20% des familles les plus aisées à 3 fois plus de chance d’être dans les 20% les plus aisés de sa génération qu’un enfant issu des 20% des familles les plus modestes. Cette situation nuit à notre promesse d’égalité des chances.
La reproduction des inégalités n’est pas génétique mais résulte d’un environnement social défavorable. Le passage par une crèche permet au petit enfant un meilleur développement cognitif et social, réduisant la reproduction des inégalités. Largement due à différents facteurs comme le nombre de mots entendus, la reproduction des inégalités s’opère dès la petite enfance.
Aujourd’hui, le maillage territorial des dispositifs d’accueil du jeune enfant est largement inégalitaire, en défaveur des quartiers les plus modestes. D’après un rapport de la Cour des comptes, le taux de couverture, soit le nombre de places en crèche rapporté au nombre de petits enfants, est de plus de 70% pour les familles plus aisées et de moins de 35% pour les familles les plus modestes.
Face à ce double constat, l’accélération du déploiement de crèches dans les QPV offre une solution efficace pour corriger la reproduction des inégalités et réduire le déficit public à long terme. Le passage par une crèche offre au jeune enfant un meilleur développement cognitif, de meilleurs résultats scolaires, une meilleure confiance en lui, une meilleure insertion sociale et professionnelle, etc. Si bien qu’un euro investi dans une crèche permet une économie de plus de 2,5€ sur le long terme.
Ainsi, je plaide pour la création d’un fonds public finançant l’accélération du déploiement de 50 000 places en crèches dans les quartiers prioritaires. Ce fonds pourrait être doté de 500 M€, permettant, sur 5 ans, le financement de la création/réhabilitation annuelle d’environ centaine de crèches. Le financement des frais de fonctionnement serait assumé par les collectivités territoriales, la Sécurité sociale et l’Etat.