Le contexte géopolitique tendu en Europe impose à la France de renforcer ses capacités de défense, après des décennies de réduction des effectifs depuis la fin de la guerre froide. Le projet de Garde Nationale Citoyenne (GNC) vise à créer une force complémentaire à l’armée professionnelle, reposant sur la conscription, une formation régulière et la capacité de mobiliser rapidement un grand nombre de citoyens.
Projet de création d’une Garde Nationale Citoyenne (GNC)
Objectif : déployer 1 million de combattants en 10 jours
Préambule
Dans un contexte géopolitique profondément déstabilisé, marqué par la fragilisation des alliances occidentales et le retour du risque de conflit majeur en Europe, la France doit repenser son modèle de défense. Depuis la chute du mur de Berlin en 1989, notre armée s’est structurée autour de l’hypothèse d’une fin des affrontements de haute intensité, conduisant à une baisse progressive des effectifs et à une adaptation du format stratégique.
Aujourd’hui, la France compte 200 000 militaires professionnels pour un budget annuel de 50 milliards d’euros, tandis que l’environnement international se durcit, notamment à l’est de l’Europe. L’Allemagne a d’ailleurs annoncé un doublement rapide de son budget de défense et une hausse importante de ses effectifs, rappelant l’urgence d’un effort similaire pour notre pays.
Face à cette situation, la France doit « préparer la paix » et renforcer sa résilience nationale en s’appuyant sur une nouvelle structure : la Garde Nationale Citoyenne (GNC), inspirée de modèles étrangers tels que la Garde nationale américaine ou la milice suisse.
La GNC aurait pour mission de défendre la nation en cas d’agression extérieure, d’appuyer l’armée professionnelle dans les opérations terrestres, et de participer aux actions de sécurité civile et de soutien aux populations. Force distincte mais complémentaire, elle disposerait de ses propres moyens, de son commandement et d’un fonctionnement calqué sur l’organisation militaire.
L’objectif opérationnel serait de pouvoir mobiliser un million de citoyens en dix jours. Pour cela, chaque citoyen serait appelé dès l’âge de 20 ans à une formation militaire initiale de trois mois, comprenant enseignements théoriques et entraînement opérationnel. Ensuite, jusqu’à 55 ans, une semaine d’activité obligatoire par an permettrait de maintenir les compétences et l’encadrement, avec la possibilité de cumuler ces semaines sur des cycles de cinq ans. Ce système offrirait flexibilité, progressivité et compatibilité avec la vie professionnelle.
Le commandement serait confié à un haut fonctionnaire nommé par le Président de la République, et les cadres proviendraient d’anciens membres des armées, de la gendarmerie, de la police, des douanes, des pompiers ou du secteur médical. Le cadre réglementaire serait aligné sur le droit de la défense nationale, avec des obligations adaptées pour les hommes et les femmes selon leur situation personnelle. Chaque citoyen en formation porterait serment à la République et recevrait un équipement militaire individuel, tandis que les armes seraient conservées en caserne.
La GNC permettrait de maintenir entre 40 000 et 60 000 citoyens en activité permanente et de former chaque année près de 200 000 personnes, pour atteindre un total d’un million de réservistes actifs en cinq ans. Le coût global représenterait environ 10 % du budget actuel de la défense, incluant fonctionnement, équipements et investissements en infrastructures.
Des mesures incitatives seraient prévues : indemnités durant la formation, avantages pour la retraite, obtention du permis de conduire, et dispositifs fiscaux pour les employeurs soutenant les congés GNC.
À l’horizon 2035, ce modèle pourrait inspirer la création d’une Garde Nationale Européenne, permettant des formations communes entre citoyens de l’Union, sur le modèle d’Erasmus, et favorisant une véritable mixité sociale et stratégique à l’échelle du continent.
GUY BIANCOROSSO