Reflexion sur la position du PS face aux enjeux du monde agricole, et de sa relation avec la société
L’agriculture française est un pilier essentiel de notre souveraineté alimentaire, de notre économie et de notre identité culturelle. Pourtant, elle fait face à des défis majeurs :
• le changement climatique,
• la concurrence internationale,
• des attentes sociétales croissantes (bien-être animal, impact environnemental, réduction des intrants chimiques), souvent en contradiction avec les comportements d’achat (prix),
• l’évolution des modes de consommation (produits transformés, repas rapides, moindre exigence de traçabilité),
• la fragilisation des filières industrielles.
À l’horizon 2030, il est impératif de définir un modèle agricole résilient, compétitif et durable, capable de :
• nourrir la population en quantité et en qualité,
• préserver les emplois,
• répondre aux exigences environnementales et sociales.
Le débat actuel est souvent biaisé par des dogmes idéologiques. Il n’y a pas d’opposition entre performance (compétitivité) et vertu (santé, planète) : il faut concilier les réponses aux enjeux et rééduquer le citoyen-consommateur au “bien manger”.
Questions clés pour le Parti Socialiste :
• Doit-il continuer à stigmatiser une agriculture performante et rester prisonnier des clichés de l’agriculture traditionnelle ?
• Ne devrait-il pas être le parti modéré qui réconcilie le monde agricole et la société ?
• Ne devrait-il pas remettre au centre de l’éducation le “bien manger”, inciter à l’achat citoyen et imposer l’étiquetage de l’origine sur les produits transformés ?
• Ne devrait-il pas protéger nos filières contre la concurrence déloyale, le dumping social et environnemental, en imposant des clauses miroirs dans les accords commerciaux et en renforçant les contrôles aux frontières ?
• Ne devrait-il pas reconnaître que performance et impact environnemental peuvent être compatibles ?
• Ne devrait-il pas tenir compte des réalités de consommation (produits transformés, rapidité, prix) ?
• Ne devrait-il pas soutenir l’industrie agroalimentaire, indispensable à l’agriculture, en favorisant l’innovation et les investissements technologiques (IA) ?
• Comment redonner attractivité et fierté au métier d’agriculteur, soutenir les écoles agricoles et les démarches vertueuses, même en agriculture conventionnelle ?
• Quelles primes pour l’entretien des paysages et la décarbonation ?
• Comment financer la recherche publique et privée et maintenir le leadership technique agricole de la France ?
• Comment sortir de la dépendance au soja importé issu de zones déforestées ?
Pour garantir la souveraineté alimentaire, il faut une vision politique forte, articulée autour de trois piliers :
• Protection des filières face à la concurrence déloyale.
• Transition écologique et technologique pour une agriculture durable.
• Réconciliation sociétale pour restaurer la confiance entre producteurs et consommateurs.