Retour du Septennat

Le passage au quinquennat a profondément déséquilibré la Ve République. Il est temps de revenir au septennat, pour redonner une hauteur et un temps long au PR.

Le passage au quinquennat a profondément déséquilibré la Ve République. En calant la durée du mandat présidentiel sur celle des députés et en organisant les législatives juste après la présidentielle, on a transformé le Président en chef de majorité permanent. Le Premier ministre est réduit au rôle de simple exécutant, le Parlement à celui de chambre d’enregistrement, et toute la vie politique se résume à une campagne présidentielle tous les cinq ans.

Un mandat de cinq ans pousse au court-termisme : réformes choc, communication, gestion de l’opinion. On n’a plus le temps – ni le courage politique – de mener des politiques de long terme sur l’école, la santé, l’industrie ou l’écologie, dont les effets ne se voient qu’au-delà d’un quinquennat.

Revenir à un septennat, limité à deux mandats, permettrait de redonner de la hauteur et du temps au rôle présidentiel. Un mandat plus long, mais strictement plafonné, donnerait au chef de l’État la légitimité et l’horizon nécessaires pour engager des transformations profondes, tout en évitant la tentation de s’accrocher au pouvoir. Le Président redeviendrait ce qu’il aurait toujours dû rester : garant de la continuité et du temps long, et non pas simple manager de l’actualité politique.

Olivier Bernaud