Retraité, oui, mais encore.

Arrêtons de faire comme si les retraités constituaient un ensemble homogène. Il faut au contraire analyser les différences et en déduire une réforme des retraites adaptée aux finances publiques et à l’évolution démographique.

Je ne comprends pas pourquoi les politiques, PS inclus, s’obstinent à parler des retraités comme d’un ensemble homogène. Miraculeusement, les différences sociales disparaissent au moment de la retraite. Vous étiez ouvrier, agriculteur, cadre supérieur, banquier ? Peu importe vous êtes retraité(e), c’est la seule chose qui compte et vous définit. Ce qui traduit assez bien d’ailleurs la reconnaissance de la société : vous travaillez, vous existez, vous ne travaillez pas, aucun intérêt.

Pourtant il faut se boucher les yeux pour ne pas voir la différence entre un retraité aisé, la plupart du temps propriétaire de son logement, parfois de plusieurs, et un retraité pauvre, souvent locataire, qui doit compter ses euros. Ils n’ont que l’âge en commun.

L’influence de la pénibilité sur l’espérance de vie est manifeste. Elle doit être prise en compte. Il y a 25 ans il était encore difficile de traiter les données disparates fournies par les différentes institutions. Ce n’est plus le cas et une réévaluation régulière, 5 ans par exemple pourrait être prévue. Enfin la durée d’activité doit être le facteur déterminant, non l’âge.

Dans tous les cas, et compte tenu de l’état des finances, une première solution, simple et aisément applicable, est la désindexation des retraites les plus élevées (j’en fais probablement partie). Pour combien de temps, à partir de quel niveau, je n’ai évidemment pas les éléments mais les services de Bercy disposent des logiciels ad hoc.

Conclusion : suspension de la réforme des retraites oui mais pas pour faire n’importe quoi après. Ce sont les jeunes qui payent et si parmi eux certains vont pouvoir en récupérer une partie via leur héritage, les autres risquent de tout perdre.