Audition d’Anne Savinel-Barras
Présidente d’Amnesty International France depuis juin 2024, Anne Savinel-Barras a toujours été une activiste engagée pour la défense des droits des personnes exilées, les libertés fondamentales et le respect du droit international dans les conflits. Son expérience est une richesse sur laquelle nous devions nous appuyer.
Son audition visait à recueillir la vision de la présidente d’Amnesty International France sur l’état des droits humains en France et dans le monde et sur les pistes d’action pour réduire les inégalités de genre, de religion ou de classe, dans un contexte de crispation démocratique et de montée des discours autoritaires.
Points clés de l’audition
Pour Anne Savinel-Barras, le monde connaît une régression globale des droits humains, symptôme de la crise du multilatéralisme et de la montée des pratiques autoritaires, y compris dans les démocraties. En France, elle alerte sur une banalisation du discours déshumanisant, particulièrement envers les personnes étrangères, et sur des atteintes croissantes aux libertés fondamentales, liberté d’expression, de manifestation et d’association, renforcées par des dispositifs comme le contrat d’engagement républicain ou la pérennisation des mesures d’état d’urgence. Elle dénonce la dérive d’un État de droit fragilisé et l’instrumentalisation politique des droits humains. À l’international, elle appelle à reconnaître l’apartheid de genre imposé par certains régimes autoritaires, et à faire de la France un moteur diplomatique de cette reconnaissance. Amnesty plaide également pour une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, limitant l’usage du droit de veto aux cas d’atrocités de masse.














